Le nucleus au cœur de la perle
Il se trouve au cœur de la perle, son appellation usuelle est le nucleus
Comme vous le savez, si il y a bien un point commun entre toutes les perles de culture, c’est la présence d’un noyau (nuclei) à l’intérieur de chacune d’elles.
Le nucleus est une petite bille introduite par le greffeur dans la gonade de la nacre gréffée.
Le choix du noyau est crucial pour la qualité de la future perle. Les noyaux de qualité supérieure sont lisses, réguliers et bien formés. Je choisis en fonction de la taille du nucleus en fonction de la date de la gonade et de l’incision que je vais pratiquer .
Le greffon est prélevé sur une nacre donneuse et mis au contact du nucleus à l’intérieur de la gonade.
Des cellules de ce greffon colonisent la surface du noyau en formant une couche de cellules sécrétrices formant le « sac perlier ».
Des microscopiques couches concentriques de nacre vont petit à petit se déposer sur le noyau.
Il faudra néanmoins attendre plusieurs mois pour obtenir une épaisseur suffisante et perle de qualité.
J’ai choisi de laisser 18 mois mers perles grossirent dans les eaux limpides du lagon de Manihi.
Ceci afin d’être sûr d’obtenir la qualité maximale de revêtement perlier !
L’opération de greffe est assez délicate et on note de nombreux rejets du nucleus.
Si le greffon reste dans la gonade , nous avons obtenons une sécrétion de nacre brute , le Keshi.
Découvrez le Keshi, la pépite du lagon !
En pleine opération de greffe sur ma ferme de Manihi. On peut voir sur la table de greffe, les greffons et les nucleus.
Mais de quoi est fait le nucleus?
Le nucleus qui est le cœur de la perle est une bille manufacturée taillée dans du coquillage.
Différents types de coquillages peuvent être utilisés pour fabriquer cette bille nacrée.
La grande majorité des nucleus commercialisés proviennent de la coquille très épaisse d’autres mollusques, généralement de moules d’eau douce du Mississippi et de la rivière Tenesse.
Communément appelées orteil de cochon (tritogonia), ou coquille à trois têtes (Pleurberna) ou encore coquille de planche à laver (Megalonais). ces coquilles commes la plupart des mollusques peuvent , elles mêmes produire des perles.
Le choix de ce matériau est simple .
Les coquilles de ces mollusques sont choisies pour leur propriétés similaires à notre huître perlière, la Pinctada margaritifera.
Sa composition chimique, sa force de liaison et ses propriétés de résistance à la chaleur sont similaires à celles de la nacre.
Ces coquilles sont exportées vers le Japon. Elles seront transformées en perles sphériques de différents diamètres par découpe, meulage, façonnage et polissage à l’aide de machines et d’outils appropriés.
La précision dimensionnelle, la finition lisse et le polissage élevé sont des facteurs importants.
Les nucleus doivent être nettoyées et stérilisés avant utilisation pour éviter toute contamination qui pourrait affecter la santé des huîtres perlières et faire échouer la greffe.
L’épaisseur de la couche perlière, un critère primordial dans la qualité de la perle de culture
Tout est question de contrôles.
Comme tous les professionnels de la filière, mes récoltes de perles sont controlées avant leur exportations. C’est le service de la perliculture, l’organisme officiel qui s’occupe du contrôle de la production de Tahiti perles créations.
Tout commence par une classification de la récolte . Un contrôle visuel effectué par les agents du service écartent les premiers rebuts et les détruisent .
Plus spectaculaire, une radiographie permet de visualiser le diamètre du nucleus au cœur de la perle.
Il ne reste plus qu’a faire l’opération suivante :
diamètre de la perle – diamètre du nucléus = épaisseur du revêtement nacrier.
Cette photo prise au microscope électronique. Le très fort grossissement montre l’empilement successif des minuscules tablettes d’aragonite qui forment petit a petit l’épaisseur de nacre sur le nucleus
L’épaisseur de la couche perlière est un critère primordial dans la qualité de la perle de culture.
Méfiez vous des perles de Tahiti trop petites !
Pour ma part, je prends le plus grand soins de mes nacres porteuses de perles.
Manipulées avec précaution, elles subissent des entretiens réguliers.
Elles sont ressorties de l’eau et nettoyées tous les 3 mois afin de débarrasser les coquilles des épibiontes , coquillages, éponges et autres bestioles). Ces « parasites colonisent les coquilles et pourraient ralentir le bon développement de la nacre et donc de la perle.
Après la greffe, je laisse 18 mois mes perles grossirent.
Je n’ai que très peu de perles en dessous de 9mm et du coup elles passent quasiment toutes avec brio les contrôles de qualité.
Certains producteurs pour des gains de productivité, laissent très peu de temps leurs nacres porteuses dans l’eau et il en découle un revêtement nacrier faible.
Une perle de Tahiti inférieure à 8 mm de diamètre, pour moi , est très mauvais signe !
C’est un nucléus a peine nacré.
Qualité export garantie !