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L’ écloserie au secours de la perliculture
Juin
Écloserie et captage naturel en Polynésie française : entre modernité et traditions, l’engagement de Tahiti Perles Création
En Polynésie française, la culture de l’huître perlière Pinctada margaritifera, à l’origine des célèbres perles de Tahiti, s’appelle la perliculture.
Elle repose sur deux méthodes fondamentales pour assurer la disponibilité des jeunes huîtres : l’ écloserie contrôlée, qui reproduit artificiellement les naissains en laboratoire, et le captage naturel, plus traditionnel, qui consiste à recueillir les larves dans le milieu lagonaire. Si ces deux approches coexistent, elles révèlent des philosophies bien différentes de la perliculture polynésienne.
Chez Tahiti Perles Création, implantée sur l’atoll de Manihi dans l’archipel des Tuamotu, le choix est clair : continuer à pratiquer un captage 100 % naturel, respectueux de l’environnement, des cycles biologiques et du patrimoine perlier polynésien. Une méthode exigeante, mais riche de sens.
Un contexte difficile pour le captage naturel
Longtemps dominante, la méthode du collectage naturel de naissains montre aujourd’hui ses limites. Le territoire polynésien est l’un des derniers au monde à maintenir cette pratique, mais les résultats sont de plus en plus incertains. La chute des taux de captage dans des lagons pourtant réputés comme Ahe, Takapoto, ou même Manihi, inquiète la profession. On parle désormais d’un besoin structurel de plus de 90 millions de naissains par an pour alimenter les fermes perlières polynésiennes.
Les causes de cette baisse sont multiples : appauvrissement des géniteurs, changements climatiques, pression anthropique, ou encore déséquilibres biologiques dans les lagons.
Face à ce constat, plusieurs familles de perliculteurs investissent dans des écloseries, comme la famille Pommier à Arutua, qui vient d’inaugurer un site capable de produire jusqu’à six millions de naissains par an.
En aquaculture, une écloserie est une installation destinée à produire des œufs et des larves ou alevins, notamment de poissons, de crustacés et de mollusques. Elle permet de vendre à des ostréiculteurs des naissains d’huîtres appropriés à leurs besoins. « Tous les pays perlicoles ont des écloseries. On a la chance d’avoir du captage naturel un jour, ça ne sera plus le cas, il faut pérennniser notre activité de perliculture » afirme Steve Pommier qui a financé ce projet de 250 millions de francs sur fonds propre.
Steve Pommier a pu s’appuyer sur l’expertise d’Eric Marissal. L’ingénieur agronome n’est autre que le gérant de la première écloserie des Tuamotu, située à Fakarava. « On utilise des lampes LED spécialisées dans la photosynthère. On est sur quelque chose de très moderne. » explique l’ingénieur. 4 pontes ont d’ores et déjà été réservées par les perliculteurs de l’atoll. (source polynésie 1)
Le rôle croissant de l’écloserie en Polynésie pour la perliculture.
L’écloserie de larves d’huîtres perlières visent à pallier l’insuffisance de captage naturel et sont d’un grand secours pour la perliculture. Ces structures permettent de contrôler la reproduction des huîtres, de croiser des géniteurs sélectionnés, et d’obtenir des larves prêtes à fixer sur supports artificiels. Le processus, très technique, comprend la mise en ponte, la culture larvaire en bacs, la fabrication de phytoplancton pour l’alimentation, puis le passage en nurserie avant transfert dans le lagon.
L’écloserie inaugurée à Arutua en juin dernier, avec l’appui de la famille Marissal — pionnière en reproduction de Pinctada margaritifera — symbolise cette évolution vers une perliculture plus scientifique, industrielle et réactive aux aléas climatiques. Ce modèle répond à une urgence : maintenir l’activité économique de la filière et répondre à la demande croissante des fermes perlières.
Un grand bravo aux familles Pommier et Marissal pour ce magnifique projet !
La première écloserie privée a vue le jour sur l’atoll de Hao en 2000, déjà 25 ans !
L’autre voie, le captage naturel avec la pose de collecteurs.
Chez Tahiti Perles Création, le choix a été fait de continuer à pratiquer le captage naturel sur l’atoll de Manihi, malgré les incertitudes et les contraintes que cela implique. Chaque année, des collecteurs artisanaux, fabriqués à partir de rouleaux d’ombrières sont posés au fond du lagon à des périodes précises, en lien avec les cycles de reproduction des huîtres.
La carte de producteur d’huître perlière de Tahiti Perles création.
La perliculture est une activité très règlementée. Elle commence par le collectage de larves avant de démarrer l’élevage des naissains. Le cycle d’élevage est d’environ 3 années.
Ce processus, aléatoire par nature, demande patience, observation et une parfaite connaissance du milieu. Il s’agit de travailler avec le lagon, pas contre lui, en respectant les rythmes biologiques et la biodiversité marine. À Manihi, les eaux sont encore peu exploitées, les fonds préservés, ce qui permet à cette méthode traditionnelle de donner de bons résultats, dans une logique de perliculture artisanale durable.
Voila un magnifique collecteur rempli de nacres d’environ 12 mois.
De quoi avoir être optimiste car le potentiel est énorme car une ligne de collectage contient des centaines de paquets comme celui-ci
Une perliculture de terroir : lenteur, respect et authenticité
En optant pour le captage naturel, Tahiti Perles Création réaffirme une philosophie de production fondée sur l’écologie, l’artisanat et la valeur du temps. Chaque huître ainsi obtenue grandit lentement dans le lagon de Manihi, sans forçage, sans sélection génétique industrielle, ni engrais artificiel. Ce mode de production donne naissance à des perles de Tahiti aux formes, couleurs et reflets entièrement naturels, dont la beauté réside dans leur caractère unique.
Contrairement aux modèles standardisés, cette approche valorise les différences, les singularités de chaque perle. Elle permet aussi une traçabilité totale, de la larve jusqu’au bijou fini, monté à la main à Marseille dans l’atelier de Thierry Janoyer, artisan bijoutier et producteur.
🌍 Enjeux environnementaux : préserver le lagon pour demain
Au moment où certaines pratiques perlières peuvent fragiliser les lagons (déchets de collecteurs, surpopulation d’huîtres, pollution des fonds…), Tahiti Perles Création adopte une approche responsable : les supports de captage sont écologiques, récupérés après usage, et l’impact sur l’environnement est limité.
Cette philosophie s’inscrit dans une vision de perliculture durable : produire moins, mais mieux. Proposer des perles qui ont une histoire, une origine claire, et qui participent à un modèle économique local, au lieu de dépendre de flux internationaux ou de marchés standardisés.
🛍️ Le circuit court : du lagon au bijou, sans intermédiaire
Grâce à ce modèle artisanal, Tahiti Perles Création propose des perles et des bijoux en circuit court. Toutes les perles sont produites sur la ferme de Manihi, puis transformées en bijoux dans un atelier de bijouterie à Marseille. Elles sont vendues sans intermédiaire, directement via la boutique en ligne tahiti-perles-creation.fr, avec un certificat d’origine, des photos contractuelles, et une expédition soignée en Colissimo suivi.
Ce lien direct entre le producteur et le client final est une véritable garantie de qualité, de traçabilité, et de confiance.
📈 Entre traditions et innovations : un modèle à préserver
Si les écloseries de perles en Polynésie sont appelées à se développer, notamment pour stabiliser l’approvisionnement en naissains, il est essentiel de préserver le savoir-faire du captage naturel. Il en va de la diversité des approches, de la richesse des modèles perlicoles, et de la survie d’une perliculture de terroir, comme celle portée par Tahiti Perles Création.
Chez Tahiti Perles Création, chaque perle raconte une histoire, celle du lagon de Manihi, du vent des Tuamotu, et des mains d’un artisan passionné. À l’heure des grandes transitions, cette voix singulière mérite d’être entendue et portée. Pour que demain, la perle reste vivante.
