La récolte des perles, l’heure de vérité…
Une journée particulière démarre au sein de la petite ferme perlière artisanale.
Cette étape, très importante, va déterminer l’avenir de l’exploitation.
C’est le fruit et l’aboutissement de plusieurs mois et années de travail, la tension est palpable, l’heure de la récolte des perles a sonnée !
Quelques préparatifs, avant de commencer la récolte.
Depuis la veille le laboratoire de greffe est fin prêt pour la récolte des perles. Tout le petit matériel a été révisé, nettoyé.
Les pinces écarteur, les cales, les différents bacs de manipulation des nacres ont été désinfectés.
Les nucléus et les outils de récolte et de surgreffe sont alignés soigneusement sur la table du greffeur. Les perceuses sont prêtes et les mèches affutées, la journée peut commencer.
Il est 0630, la petite équipe s’élance sur le lagon.
L’équipe est composée d’un pilote, d’un grutier et d’un ou deux plongeurs. Le bateau manoeuvre, pour rester au dessus de la filière. Les plongeurs font le yoyo entre le bateau et la ligne d’élevage.
Le grutier est chargé de récupérer les chapelets de nacres . Il les attrape des mains des plongeurs afin de les disposer au fond de l’embarcation.
Sur mon exploitation artisanale, cette opération se fait généralement en apnée. Les chapelets de nacre pesant plusieurs kilogrammes, cela réclame une certaine condition physique. La filière d’élevage des nacres porteuses arrivées à terme est vidée de ses occupantes.
Quelques 400 huîtres perlières vont être récoltées aujourd’hui.
Le lagon est calme et l’opération de récupération des nacres se fait sans encombre.
Une fois le bateau rentré à la ferme, les nacres sont détachées de leur ficelles (chapelets) ou kangaroo.
Elles sont entreposées, dans l’eau, en attente, dans des petits bacs perforées.
L’huître perlière Pinctada margaritifera, a très peu de points communs avec l’huître comestible, qui orne nos repas de réveillons.
Physiologiquement, elle sont très éloignées l’une de l’autre et les conditions d’élevages sont complètement différentes.
L’huître perlière de Polynésie, n’étant jamais soumise aux régimes des marées est très fragile et supporte mal d’être sortie hors de l’eau. Nous ne la manipulons qu’avec les plus grand soins.
Trop stressée, elle sera impropre à la greffe en perle et, en ce qui nous concerne aujourd’hui, à une éventuelle surgreffe.